Acte de réception à la bourgeoisie de Sion en 1413...et l'un des plus anciens sceaux conservés de la ville de Sion
En présence de Guichard de Rarogne, bailli du Valais et seigneur d’Anniviers, du vénérable Jean Monachi, licencié ès droits et official de Sion, de Johannes de Compesyo alias de Brandon, Johannes Gallesii et Johannes Maccot, procureurs et syndics de la ville de Sion, du notaire, et de nombreux autres bourgeois de Sion, dont la liste est dressée, Stephanus Porterii est reçu bourgeois de Sion. Il est associé à tous les biens communs ─ pâturages, forêts, îles, eaux et aqueducs ─, aux usages, coutumes, libertés et franchises de la ville de Sion, moyennant la somme de 6 florins, monnaie de Sion.
Il prête serment sur les Evangiles pour lui et ses héritiers d’être « bon, honnête et fidèle à l’évêque de Sion, à la mense épiscopale de Sion, à tous les bourgeois et à leurs successeurs, ainsi qu’à la communauté de la ville de Sion; de s’efforcer de leur procurer bien et avantage et de leur éviter tort et dommage; de suivre la bannière de Sion, lui-même ou en envoyant un autre convenable à sa place; de contribuer et de participer à toutes les charges de la ville; de ne pas faire paître dans les pâturages de la ville du bétail gros ou petit autre que le sien; si jamais il tente d’agir à l’encontre de ces principes, il sera totalement privé, ipso facto, de la bourgeoisie à laquelle il a été associé ».
Cet acte de réception sur parchemin présente un intérêt particulier, car il est muni d’un sceau de la ville de Sion, sur une simple queue de parchemin, présentant les anciennes et premières armoiries connues. Il s’agit de l’un des plus anciens exemplaires conservés dans le fonds des archives de la Bourgeoisie de Sion, mais surtout de celui dont l’empreinte est la plus visible. Ce même sceau est cependant déjà en usage depuis au moins 1345, date du plus ancien sceau de la ville, dont le relief est malheureusement partiellement effacé. La matrice de ce sceau était conservée avec le plus grand soin dans un coffre à plusieurs clés, pour des raisons de sécurité : les différents détenteurs des clés doivent tous être présents pour l’ouverture, servant ainsi de garants mutuels.
Pour les initiés à la langue héraldique « un parti d’argent à deux étoiles à six rais et de gueules plain » et pour les autres… « un écu avec un côté blanc à deux étoiles à six branches et un côté rouge uni ». Les armes de la cité, tout comme celles du canton, dérivent de la bannière épiscopale qui, dès l'origine, était partie blanche et rouge.
Au jeu des différences, remarquons que, dans cette version ancienne, les deux étoiles comptent six branches et non cinq, comme de nos jours ; deux aigles bicéphales, rappelant la dépendance au Saint-Empire romain germanique, remplacent les lions actuels comme supports de l’écu ; enfin, celui-ci est surmonté du buste de l’évêque saint Théodule bénissant, avec crosse et mitre, auquel a succédé aujourd’hui une couronne.
Anne Andenmatten, archiviste de la Bourgeoisie de Sion