Registre des naissances de la commune de Sion au temps du Département du Simplon
Nous sommes au temps du Valais annexé à l’Empire français, sous le nom de Département du Simplon, entre le 12 novembre 1810 et décembre 1813. Peu à peu, la législation et l’administration françaises se mettent en place. Le préfet, qui dépend directement de l’empereur Napoléon, est quasiment seul maître à bord, chargé de l’exécution des lois et de la direction de l’administration, secondé par deux sous-préfets et un maire dans chaque commune.
Cette mainmise française se traduit ici par l’établissement d’un registre des naissances, tenu par le maire de la ville de Sion. Joseph de Lavallaz, l’ancien bourgmestre, reçoit ce nouveau titre et assume cette fonction de maire, car l’Empereur prend soin de rallier à sa cause les anciennes élites locales. Ce registre des naissances, tenu par les autorités politiques laïques, supplée, pour un temps – jusqu’à la Restauration – , aux registres des baptêmes des paroisses.
Du 6 juillet au 31 décembre 1811, le maire, également officier d’état civil de la commune de Sion, inscrit 49 naissances dans ce cahier. Cette année-là compte même la naissance de jumelles, le 22 août, enregistrée le lendemain : Jeanne Catherine et Catherine, filles de l’imprimeur Joseph Avocat. Chaque entrée du registre comporte les mêmes données, selon un formulaire identique. Le père de l’enfant se présente devant le maire, en déclinant son identité, nom, âge, profession et domicile, puis déclare la naissance, le jour et l’heure, le sexe et le prénom de l’enfant, le nom de la mère, le tout en présence de deux témoins, dont sont indiqués les noms, prénoms, âges, professions et domiciles. Les témoins et le père, pour autant qu’ils sachent écrire, signent également le registre, de même que le maire ou son adjoint. Au fil des pages, se côtoient les graphies élégantes des notables et maladroites des artisans et laboureurs. Malgré l’occupation française, la vie continue...
Anne Andenmatten, archiviste de la Bourgeoisie de Sion